Lettre ouverte à S.C.
Dans un de ses amicaux messages, S. me confie que ça le titille de se lancer dans les autoportraits et les personnages. En préambule, il faut savoir que le barbouilleur ne fait jamais que des autoportraits, que la toile représente un paysage, un bouquet ou une forme abstraite, s'il est sincère, le peintre ne sait et ne peut que se décrire ( Vous connaissez la chanson,: quand un vicomte rencontre un autre vi...)
Malin comme un singe et rusé comme un vieux renard, comme vous le savez, je lis à ma façon qu'il aimerait bien plonger tête baissée dans la piscine incertaine de la peinture.
Il faut savoir qu'il y a des hauts et des bas question pognon, ce n'est pas le plus grave, il ya des enthousiasmes et des découragements qu'il faut pouvoir gérer.
Certains soirs, déposant sa noble pensée sur l'oreiller, l'artiste est tout à fait convaincu qu'il crée une grande oeuvre et des matins où...dans le petit jour de l'atelier, vous découvrez la peinture la plus nulle à chier du monde.
Mais quelle belle vie.
Les contacts avec acheteurs et collectionneurs sont valorisants, Quand elles se paient un tableau, ces bonnes personnes aux goûts raffinés se font plaisir,, ce qui n'est pas toujours le cas lorsqu'elles paient leurs impôts ou la réparation de cette P..... de bagnole, réparation dont le prix aurait pu permettre de s'offrir une toile d'un bon format d'un artiste vivant ( je ne dis pas contemporain car il semble que ce soit appellation contrôlée)
Les contacts avec les galeries, les responsables de centre culturel ou de musée sont plaisants puisqu'ils viennent vous chercher pour présenter votre travail, s'ils viennent ,c'est qu'ils aiment ou pour le moins trouvent votre démarche intéressante.
Les contacts avec les modèles formidables, mise à part exception, les pépettes qui font la belle dans l'atelier sont ravies de leur image valorisée sur la toile.
Les contacts avec d'autres artistes sont enrichissants, même si la relation entre pairs est nécessairement tendue, elle est absolument indispensable pour faire avancer la Barbouille.
Enfin, il y a la compagne ou le compagnon de l'artiste, cette personne doit avoir des qualités qui la mèneront à la sainteté.
-1 Elle doit s'intéresser à l'évolution de l'oeuvre, sans la guider
-2 Elle ne doit pas être béate devant le moindre coup de pinceau
-3 Elle ne doit pas critiquer durement mais avec douceur et diplomatie
-4 Pendant la préparation d'une expo, partageant la table de son conjoint, si l'audace lui prend de réclamer le sel, qu'elle ne se froisse pas si l'artiste lui répond qu'il ne veut pas entrer au carmel.
-5 Quelques vertus subsidiaires ne seront pas de trop: Que cette personne soit jolie, discrète et douce, bonne cuisinière, toujours disponible pour les tâches matérielles , même ingrates, enfin qu'elle soit câline au bon moment.
Voilà les qualités requises et non superfétatoires de la compagne qui permettra à l'artiste de faire son
Oeuvre avec un grand O.