En visitant quelques sites sur Odexpo, je suis tombé par hasard sur celui de Sophie Morisse qui m’a séduit par son originalité, sa thématique et sa fraîcheur.
Nul doute que cette artiste a une petite affection pour Lucian Freud ou Balthus. Bien que havrais fort longtemps, je n’avais jamais vu son travail, comme j’étais en balade en Normandie, avec ma compagne, nous sommes allés voir l’exposition de Giverny : Que du Bonheur !!!
Quand un artiste se complait dans un certain esthétisme et dans le but du petit commerce, cela donne une toile « regardable » et que l’on oubliera aussitôt, Le travail de Sophie Morisse est tout en profondeur, d’abord, ce sont des grands formats, ses personnages ont à peu près la taille réelle
Le dessin superbe est conforté par une technique à l'huile remarquable : la touche est sûre, avec une matière assez riche, les carnations virent de l’orange aux violets rehaussés de touches très claires qui soulignent les volumes. J’ai aimé ces chairs chez Rembrandt, Freud ou Michel Ciry, ce ne sont pas des petites références.
Les fonds sont aussi remarquables, que ce soit des végétaux qu’elle travaille avec humour, ou une nébuleuse qui appuie l’expression du sujet.
Si la mode est de travailler l’ « huile maigre » autant faire de la gouache ou de l’aquarelle, je ne parle pas de l’acrylique qui devrait être réservée aux publicitaires.
On ne rentre pas dans la peinture de Sophie Morisse comme dans un moulin, elle vous balade dans un labyrinthe, il y a à voir et encore à voir.
Ses visages sont énigmatiques, souvent des adolescentes à peine sorties de l’enfance, ce moment étonnant où la gamine au visage encore poupin vous assène des propos qui feraient rougir un corps de garde.
Dans la toile « Les bestioles » de 80 x 80, une toute jeune fille est assise parmi ses pensées ou ses anciens jouets, son visage rêveur réserve une foule d’états d’âmes, de la naïveté à la plus allumeuse des attitudes. Elle est vêtue d’une chemise de nuit, à genoux, elle est assise sur des hauts, très hauts talons de chaussures de ville, elle porte des bas noirs à mi- cuisse. Est-ce ses seuls vêtements ? Va-t-elle se mettre sagement au lit ou galoper la campagne pour retrouver je ne sais qui ? je pourrais trouver bien d’autres lectures de cette toile , qui raisonne dans ma tête comme le poème d’Arthur Rimbaud : mes petites amoureuses.
J’aurais aimé mettre cette peinture en illustration à cet article, mais ma nullité en informatique m’en a empêché, allez vite la voir sur son site http://www.sophie-morisse.odexpo.com/
Un grand merci, madame pour votre talent et votre travail.